Les temps fort de la conférence du 28 novembre sur les ENR

Les énergies renouvelables (ENR) sont au cœur de la transition vers un système énergétique à plus faibles émissions de carbone et plus durable. Leur forte croissance s’est accompagnée de la baisse des coûts du photovoltaïque solaire et de l’éolien. D’ici 2022, l’électricité verte augmenterait d’un tiers. Et le chauffage, le transport… ? 

En présence de Charles-René Tandé, président du Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables, Eric Freudenreich, président de l’Institut des diplômés d’expertise comptable (ECE) a accueilli les invités de la table ronde :

En introduction, Charles-René Tandé a fait le lien avec le thème sectoriel de la conférence et l’expertise comptable en rappelant l’enjeu pour la profession des spécialisations dont la connaissance de l’entreprise et de son secteur est un corrollaire.

Avant d’ouvrir et d’animer la conférence, Eric Freudenreich (ci-après « l’animateur ») a partagé deux convictions avec les participants issus d’horizons différents :

L’animateur a ensuite présenté les invités tour à tour en commençant par Anna Creti. Par précaution, il finit sa biographie en lui demandant s’il a oublié une Chaire. Le Professeur confirme l’oubli de la Chaire d’Economie du Gaz Naturel [Rires]. Parrainée notamment par EDF, GRTGaz et TOTAL, cette Chaire réunit l’IFP School, Mines-ParisTech, Toulouse School of Economics et l’Université Paris-Dauphine.

L’animateur poursuit en présentant Corine Dubruel qui a occupé d’importantes responsabilités au sein de leaders de l’énergie : ENGIE, VINCI Energies, GE/ALSTOM, ABB.  Elle contribue à de nombreux colloques/débats et accompagne le développement commercial et financier de start-up/PME du secteur de l’énergie.

Pour finir les présentations, l’animateur présente Philippe Crouzet en se permettant une digression par rapport à la biographie officielle. Il salue ainsi l’engagement du président du directoire de Vallourec dans l’association ARES et cite la devise inspirante de celle-ci : « Tous les chemins mènent à l’homme« .

Avant de céder la parole à ce grand témoin pour qu’il présente les enjeux de la transition énergétique en termes de développement, de compétitivité et de climat, le film d’entreprise de Vallourec est projeté pendant deux minutes. Les participants ayant fait le plein d’énergie au bar à N.A!, la conférence peut commencer !

Les enjeux de la transition énergétique

Avec 9 milliards d’habitants sur la planète en 2050, les besoins énergétiques vont forcément s’accroître. Philippe Crouzet propose d’optimiser le mix énergétique tout en expliquant l’impérieuse nécessité d’utiliser les combustibles fossiles pour compenser l’intermittence des énergies renouvelables. Dans ce mix énergétique, il est partisan d’une transition raisonnée privilégiant pour commencer l’utilisation des énergies les moins polluantes. Il s’appuie notamment sur l’exemple des Etats-Unis où le charbon s’estompe devant le boom du gaz et des huiles de schiste favorisé par leur prix à la baisse. A noter que le charbon représente encore plus de 40% de la production mondiale d’électricité. Philippe Crouzet survole les mécanismes de subventions des énergies renouvelables sur lesquels reviendront les autres invités. Rappelant que l’industrie est le troisième utilisateur d’énergie derrière le transport et le chauffage, Philippe Crouzet présente ensuite les engagements de Vallourec pour réduire son empreinte écologique sur la planète d’ici 2020. Il conclut en ouvrant le débat sur la séquestration du CO2 et le stockage des énergies renouvelables tributaire de l’hydrogène qui permet stocker leur surproduction par injection dans les infrastructures gazières.

Le rôle de l’état et des acteurs publics

Anna Creti aborde ensuite le rôle de l’état et des acteurs publics en général dans cette transition énergétique. Quelques participants découvrent l’utilité de la Contribution au Service Public d’Electricité (CSPE). Nous apprenons que l’Italie du Nord consomme l’électricité dans le nord et la produit dans le sud à partir d’énergies renouvelables. Elle s’amuse du fait que la production est parfois localisée dans les régions fortement subventionnées abstraction faite de l’efficacité énergétique. Elle précise que l’Italie n’a pas le monopole et que des cas existent aussi en Bretagne [Rires]. A travers des exemples, elle poursuit son tour du monde pour pointer les citoyens qui payent, eux, le juste prix des énergies renouvelables avant de conclure sur le marché des permis à polluer et son avenir.

Le marché des énergies renouvelables

Grâce à Corine Dubruel, nous comprenons rapidement pourquoi les énergies renouvelables sont montées en puissance, et pourquoi certains acteurs modestes du secteur ont laissé la place aux géants de l’énergie. Depuis 2010, le coût de l’énergie solaire a baissé de 70%, celui de l’éolien de 25% et le coût des batteries de 40% ! L’effet prix s’accompagne d’un effet volume suscité par des politiques de plus en plus volontaristes comme en Chine où 1300 GW d’énergies renouvelables devraient être installées d’ici 2025… Corine Dubruel termine son panorama en présentant les grands projets autour de l’hydrogène, vecteur prometteur sur lequel s’engagent les groupes majeurs de l’énergie (Air Liquide, BMW, ENGIE, Shell, TOTAL…).

Saviez-vous que la France a des atouts géographiques avec 220000 emplois à la clé d’ici 2020 ? 2ème gisement de vent en Europe, 5ème en matière d’ensoleillement, 2ème zone maritime… Lancée dans son élan, Corine Dubruel passe en revue d’abord les politiques publiques (e.g. fin du diesel en 2040 et 35% d’ENR en France en 2030, 50% en Allemagne), puis les prix des ENR en diminution. A titre d’illustration, l’éolien terrestre est à 60 €/MWh tandis que le gaz et le charbon sont à 80 €/mWh. Et que dire du solaire à 20 USD/MWh au Mexique ?! Il s’en suit une litanie des grands acteurs européens avec ceux en tête comme ENEL,… et ceux à la traîne comme NRG, TEPCO ou ESCOM, plombés par leurs actifs historiques importants dédiés au charbon ou au nucléaire.

Corine Dubruel est intarissable sur les mouvements des acteurs depuis 2011 dans un contexte d’appels d’offres pilotés par la CRE exigeant des niveaux de garantie toujours plus élevés. Il en découle des opérations de croissance interne et une accélération des fusions-acquisitions permettant notamment d’atteindre une taille critique et de se développer à l’international. L’auditoire est captivé par l’évocation du marché secondaire qui donne l’opportunité de monétiser une partie des actifs de production pour financer de nouveaux investissements. Il s’en suit un état des lieux précis du marché actuel dans lequel la professionnalisation et la consolidation du secteur se poursuivent. Corine Dubruel conclut sur les nouveaux Business models, créateur de valeur : innovations, services client, produits connectés et digitalisation. De nouveaux métiers sont intégrés comme Google avec Nest ou Cisco avec GridNet. Transition énergétique et transition numérique vont de pair !

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A l’issue des débats avec la salle, l’apéritif dînatoire a été l’occasion pour les participants de faire connaissance et de poursuivre les échanges. D’autres tables rondes (de bar), se s’animent spontanément dans le hall du Conseil supérieur fédérant, ici des participants engagés dans le commerce (CCI, T. Com.) autour de Philippe Grillault-Laroche, vice-précident d’ECE en charge des relations avec le Conseil supérieur et Françoise Savès, présidente de l’association des femmes experts-comptables dont ECE est administrateur ; là, d’autres profils interculturels et interprofessionnels autour de Sébastien Blanche, administrateur d’ECE en charge des relations internationales et président de la région Centre Val de Loire … Seule la perspective de la mise en route de l’alarme viendra a permis de mettre un terme à cette soirée intense à 21h50, toujours en présence de Charles-René Tandé.

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